Je suis coach hypnothérapeute
L’hypnose questionne.
Lorsque l’on me demande quelle est mon activité professionnelle et que je réponds coach hypnothérapeute les réactions sont, au mieux de la surprise et de la curiosité, parfois de la gêne et une certaine forme d’ironie qui masque souvent une vraie peur par méconnaissance de la discipline «Houla! Tu vas m’hypnotiser. J’ai peur »
J’entends aussi un a priori tacite qui tourne autour de « tout le monde se lance dans tous ces trucs d’accompagnement, de marabouts, c’est une mode, c’est plutôt un hobby qu’une profession, ce n’est pas très sérieux… »
Si je dis que j’enseigne également à l’Université un intérêt nouveau se fait dans le regard de mes interlocuteurs « ah, elle doit quand même avoir fait des études, ah, il doit quand même y avoir un bac+5 quelque part pour enseigner à l’université… »
Et je remarque clairement un changement radical de comportement de mes interlocuteurs lorsque j’explique mon parcours, mon passé de Directrice de la stratégie et de l’innovation dans un grand groupe…
Parfois j’aimerais pouvoir parler de mon métier sans avoir à me justifier, sans avoir à le légitimer. J’ai toujours pris des risques et suivi mes convictions profondes sans me soucier l’étiquette sociale associée. Choisir un travail qui rime avec plaisir ou passion a un coût. Y compris financier d’ailleurs. Mais cela, je ne le vois pas. Je ne me rends même plus compte à quel point j’ai adapté mon mode de vie à mes nouveaux revenus. Cela est un détail parfaitement accessoire.
Et puis parfois je me dis « mon objectif est de diffuser la connaissance de l’hypnose à un maximum de personnes. »
Alors s’il faut parler le langage des gens, les rassurer avec des étiquettes, les interpeller avec mon passé, pour changer leurs a priori autour de cette discipline extraordinaire, eh bien c’est ok.
J’ai l’habitude d’avancer dans des chemins innovants. Et si ça pose question, si ça m’oblige à expliquer à chaque fois que je me présente : tant mieux! J’ai du légitimer l’innovation pendant des années dans un gros groupe du CAC40, et ça me plaisait. Aujourd’hui mon job c’est aussi de légitimer l’hypnose, son efficacité avérée y compris par les neurosciences et tous les bienfaits qu’elle apporte dès lors qu’elle est pratiquée avec la bonne intention.
Et puis, au-delà de la diffusion, de l’enseignement, de l’envie de partager ce qui fait du bien, il y a le plaisir de la pratique.
Ce que je sais c’est que le matin je pars heureuse vers mon cabinet, à la rencontre de mes patients. Le soir je rentre encore plus heureuse de mes journées et de ce que j’y ai accompli. Quand je m’endors et que je pense à mes consultations de la journée passées, ou celle de la journée à venir, et que je me plonge dans mes livres pour avoir un éclairage scientifique ou psychopathologique dans ma pratique, je ne vois pas le temps passer. Quand je rencontre mes pairs, que je déjeune avec d’autres praticiens, que j’organise des ateliers ou participe à des événements, je ne me dis pas que je fais du réseau, jamais. Tout se fait avec envie, enthousiasme sincère, naturel et surtout bon sens. Les discussions « professionnelles » n’ont rien de stratégique, de calculé ou politique. C’est plein de vrai. C’est plein de sens.
Donner du sens reste ma priorité, mon axe. J’ai accompagné des organisations, des entreprises, pour qu’elles trouvent le moyen d’évoluer, de se developper en amenant du sens dans le quotidien des employés et des dirigeants. Mais parfois le sens se perd dans la politique, le pouvoir, l’argent.
Aujourd’hui, accompagner mes patients dans leur recherche de sens, penser, dire et faire des choses qui ont du sens, cela crée une vie où plus rien n’est contrainte. Depuis 3 ans je ne sais plus ce qu’est le « down » du dimanche soir, je ne sais plus ce que c’est que d’attendre les vacances (au contraire, je cherche même toujours des occasions de proposer mes services ou de continuer à m’informer, même en vacances). J’aime penser à mon métier tout le temps, j’aime continuer à me former en permanence, à pousser toujours plus loin mes connaissances et recherches autour de cette activité. Et quand je le fais, les mots « veille », ou « benchmark » ne me viennent pas à l’esprit. Tout est simplement… sensé.
Et cela ouvre tellement d’opportunités. Et la vie devient dense et belle.
Et le partage remplace la compétition, l’écoute remplace le jugement, la catégorisation et l’étiquette disparaissent au profit de l’accueil et l’ouverture à tous les possibles avec curiosité. La productivité s’efface devant la créativité et l’engouement… Et c’est tellement plus productif ;-)
Caroline Daury